La Russie va limiter la sortie des investisseurs étrangers

Un projet de décret présidentiel est en cours de préparation, alors que de nombreux investisseurs et entreprises prennent leurs distances avec la Russie.
Thibaud Vadjoux
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La Russie prépare un décret pour freiner la sortie d’investisseurs étrangers du pays, a annoncé mardi 1er mars, le Premier ministre Mikhaïl Michoustine. « Un projet de décret présidentiel a été préparé pour introduire des restrictions temporaires à la sortie (des investisseurs étrangers) des actifs russes », afin de « permettre aux entreprises de prendre des décisions éclairées » et non sous la « pression politique », a dit le Premier ministre,cité par les agences russes. «Nous espérons que ceux qui ont investi dans notre pays pourront continuer à y travailler», a-t-il souligné lors d’une réunion sur les questions économiques. De nombreux investisseurs institutionnels retirent leurs billes de Russie. L’assureur Generali sort ainsi du pays. Les fonds de pension danois (Akademiker Pension, Pensiondanmark, P+, PBU) ont été les premiers à annoncer leur départ. Le fonds souverain norvégien NBIM gèle ses actifs et prévoit de les vendre avant le 15 mars. Même démarche pour le fonds de pension norvégien KLP. Le fonds souverain Australia’s Future Fund cède ses positions ainsi que le fonds de pension australien Aware Super. La Caisse de dépôt et placement du Québec décide de vendre tous les actifs «sanctionnés». Les fonds de pension britanniques Universities Superannuation Scheme (USS),NESTetBTPS prennent le large ainsi que le suisse Publica et le néerlandaisBpfBouw. Des entreprises étrangères dans les secteurs de l’énergie, de l’automobile et de la logistique, prennent le même virage. La major pétrolière BP met un terme à son partenariat avec Rosneft, ce qui pourrait lui coûter 25 milliards de dollars. Shell abandonne sa participation de 27,5% dans son site amiral de gaz naturel liquéfié (GNL) de Sakhalin 2, aux côtés de Gazprom (50%). Le norvégien Equinor, présent depuis plus de 30 ans dans ce pays, commence à se désengager de toutes ses coentreprises. TotalEnergies ne renonce pas à ses activités mais n’apportera plus de capital à de nouveaux projets en Russie. Le spécialiste de l’ingénierie, Technip Energies exclut la contribution des projets russes de ses prévisions 2022. Mercedes-Benz examine les possibilités pour céder sa participation de 15% dans le fabricant russe de poids lourds Kamaz, «Nous considérons toujours les entreprises étrangères comme des partenaires potentiels. Et nous sommes ouverts au dialogue avec des investisseurs à l’esprit constructif. Beaucoup de ces entreprises opèrent avec succès sur notre marché depuis longtemps», a souhaité défendre le Premier ministre russe. De nombreuses entreprises cessent également leurs activités (Toyota, Apple, Spotify, Netflix, Oracle, Electronic Arts, Visa, Mastercard…)

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