Emploi: Christine Lagarde réfute une «grande démission» en Europe

La situation économique dans la zone euro et l’absence de forte hausse des salaires confortent les anticipations de reflux de l’inflation cette année, a répété vendredi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) lors d’un débat en ligne organisé par le Forum économique mondial. Au risque de se mettre à dos une partie du Conseil des gouverneurs si l'on en croit les minutes de la dernière réunion publiées le 20 janvier.
Amenée à faire une comparaison avec les Etats-Unis où les prix à la consommation ont monté de 7% sur un an, Christine Lagarde a souligné l’absence de signes d’augmentation soutenue des salaires et de tensions sur le marché de l’emploi. «Quand on étudie le marché du travail, on n’observe rien de comparable à la 'grande démission' et nos chiffres de participation à l’emploi se rapprochent de leur niveau d’avant la pandémie.» Les Etats-Unis ont fait état d’une vague de départs du marché du travail tout au long de 2021 malgré la reprise post-pandémique, ce qui a favorisé la hausse des salaires.
«Ces deux éléments, à eux seuls, si on les étudie attentivement, indiquent clairement que nous n’évoluons pas à la même vitesse et qu’il est peu probable que nous connaissions une augmentation de l’inflation similaire à celle à laquelle le marché américain est confronté», a ajouté Christine Lagarde, même si elle a reconnu que, globalement, le rythme de la reprise et de l’inflation ont été sous-estimés.
La diriegante a expliqué que les prix de l’énergie devraient se stabiliser dans les mois à venir, et que les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement, un autre moteur de la hausse des prix, pourraient aussi se résorber.
L’inflation en zone euro a atteint 5% en rythme annuel en décembre, plus de deux fois l’objectif de la BCE, mais cette dernière prévoit qu’elle reviendra vers 2% d’ici à la fin 2022.