Le crédit renouvelable devrait faire l'objet d'un nouvel encadrement
Benoît Hamon, le ministre de la consommation, attend une évaluation de la loi Lagarde. Leur part dans les crédits à la consommation est tombée à 32%.

Un peu plus d’un an après la publication de la loi Lagarde, le gouvernement
privilégie l'hypothèse d'un encadrement plus strict du crédit renouvelable à sa
suppression pure et simple réclamée par des élus socialistes, a déclaré lundi
le ministre de la consommation, Benoît Hamon. Il a notamment évoqué la
nécessité de revoir le lien entre les cartes de fidélité et ces crédits "revolving" qui se présentent sous
la forme "de réserves d'argent très
tentantes", une pratique dénoncée de longue date par les associations
de consommateurs.
Une réforme pourrait être inscrite dans un projet de loi sur la consommation
qui ne sera pas présenté au Parlement avant 2013, a indiqué le ministre lors
d'un point de presse. Le gouvernement attend pour cela un rapport faisant le
point sur la mise en oeuvre de la loi Lagarde de 2011, qui avait durci les
conditions d'octroi de ces crédits dont les taux sont très élevés. "Aujourd'hui nous travaillons (...) à des
formes d'encadrement supplémentaire du crédit renouvelable sauf à ce que
l'évaluation dont je disposerai justifie la mise à l'écart de ce produit-là,
a ainsi prudemment précisé Benoît Hamon. L'objectif
est de protéger les consommateurs sans mettre en péril l'économie française et
la consommation. Nous essaierons de trouver la formule qui évite aujourd'hui
que certains consommateurs plongent dans la spirale de l'endettement et du
surendettement."
Les banques font valoir que la loi Lagarde a déjà entraîné une baisse
significative des crédits renouvelables. Selon des chiffres diffusés la semaine dernière par l'Association française des sociétés financières, leur
part dans les crédits à la consommation est tombée à 32% au premier semestre
2012, contre 35% en 2011, 37% en 2010 et 40% en 2009. A fin avril, le nombre
d'ouvertures de crédits renouvelables accusait un recul de 15,5% en année
mobile par rapport à un an plus tôt.